L’aviation civile continue de fasciner de nombreux passionnés, attirés par la promesse de voyages aux quatre coins du globe et d’une vue imprenable depuis le cockpit. Le métier de pilote de ligne séduit par son aura de prestige et d’aventure, mais quelles sont réellement les perspectives pour ceux qui se lancent dans cette carrière ?
Les compagnies aériennes cherchent sans cesse de nouveaux profils pour renforcer leurs équipages. Pour les jeunes diplômés issus des écoles de pilotage, les portes ne sont pas closes : le secteur, dopé par l’essor des low-cost et la croissance des déplacements, multiplie les opportunités. Mais rien n’est donné. L’accès se mérite, la sélection reste stricte et la filière exigeante. Pourtant, pour ceux qui s’accrochent, les perspectives d’évolution se dessinent.
Les défis et opportunités du métier de pilote de ligne
La dynamique du recrutement de pilotes a retrouvé des couleurs. En cette période post-pandémique, les chiffres annoncés par les constructeurs donnent le vertige : près de 200 000 embauches de pilotes devraient avoir lieu dans le monde sur les cinq prochaines années, si la reprise tient ses promesses. Pour toute personne souhaitant trouver un emploi de pilote de ligne, le contexte est propice. Mais la route n’est pas sans obstacles.
Olivier Rigazio, commandant de bord chez Transavia et membre du bureau exécutif du SNPL, rappelle un fait dur : pendant la crise sanitaire, 18 000 pilotes ont perdu leur poste rien qu’en Europe. Aujourd’hui, alors que les compagnies redémarrent leurs activités, elles doivent reconstituer leurs équipages. La priorité va d’abord aux pilotes expérimentés, puis les jeunes diplômés auront, eux aussi, leur chance au fur et à mesure que les effectifs se stabilisent.
Compétences et formation
Geoffroy Bouvet, président de l’Association des professionnels navigants de l’aviation (Apna), observe que la période actuelle, marquée par la sortie de crise, est propice à la formation. La demande explose aux États-Unis et reste forte en Asie, même si les débuts se font souvent avec des salaires modestes. Pour réussir, il ne suffit plus d’aligner les heures de vol. Stéphane Larrieu, pilote à Air France, insiste sur la maîtrise des aspects techniques, mais aussi sur tout ce qui relève des soft skills : la capacité à gérer le stress, à décider vite et à communiquer avec précision.
Thomas Aoudia, qui dirige la formation initiale à l’Airbus Flight Academy, insiste : l’anglais est incontournable. Impossible d’évoluer sans une maîtrise solide de la langue. Une conscience aiguë de l’impact environnemental des vols est aussi devenue une qualité recherchée. Les compagnies ne veulent plus seulement des as du manche, mais des pilotes capables d’intégrer les enjeux écologiques dans leurs pratiques quotidiennes.
Les étapes clés pour devenir pilote de ligne
Ceux qui visent le cockpit doivent suivre une progression méthodique. Thierry de Basquiat, responsable de la formation au pilotage et des vols à l’ENAC, recommande de miser sur une école reconnue, à la fois exigeante et dotée d’une solide réputation. Le parcours ne s’improvise pas.
Voici les principales étapes à franchir pour accéder au métier :
- Obtenir la licence de pilote privé (PPL), condition de base pour voler à titre personnel.
- Accumuler les heures de vol nécessaires puis passer à la licence de pilote professionnel (CPL).
- Valider la fameuse licence de pilote de ligne (ATPL), sésame obligatoire pour piloter des appareils commerciaux.
Une fois le diplôme décroché, le passage par la case copilote est quasiment systématique. C’est là que les jeunes professionnels font leurs armes dans l’aviation commerciale. Stéphane Larrieu, désormais directeur adjoint de la Mermoz Academy, observe combien le métier a changé : il ne suffit plus de naviguer à vue. La gestion de la charge mentale, la prise de décision rapide et l’aptitude à travailler en équipe sont devenues centrales.
Thomas Aoudia rappelle que l’anglais structure les échanges dans l’aviation. Un niveau solide s’impose, tout comme une attention constante aux questions environnementales. Les compagnies, désormais, valorisent les profils sensibles à l’écologie et capables d’intégrer ces enjeux dans leur quotidien professionnel.
Ce secteur, riche en perspectives, réclame donc une préparation approfondie et un engagement sans faille. Ceux qui franchissent chaque étape avec sérieux peuvent espérer rejoindre les rangs des grandes compagnies aériennes.
Perspectives d’évolution et avenir du métier
L’aéronautique relève la tête, portée par un espoir collectif de reprise. Les constructeurs annoncent près de 200 000 recrutements dans le monde d’ici cinq ans, une vague qui contraste avec la période noire du Covid où tant de carrières ont été brutalement interrompues, comme le rappelle Olivier Rigazio.
Recrutement et formation
Dans les faits, les compagnies privilégient d’abord les profils chevronnés. Mais très vite, les jeunes diplômés pourront aussi prétendre à une place. Pour Geoffroy Bouvet, il s’agit d’une fenêtre à saisir, notamment aux États-Unis et en Asie où les besoins sont immenses, malgré des conditions parfois difficiles en début de parcours.
Compétences et exigences
Le métier de pilote de ligne s’est transformé en profondeur. Les employeurs n’attendent plus seulement des compétences techniques. Stéphane Larrieu souligne combien la gestion de la charge de travail, la rapidité de décision et la communication sont désormais des critères déterminants. Thomas Aoudia ajoute que la maîtrise de l’anglais et la prise en compte de l’impact environnemental pèsent lourd dans la sélection. Aujourd’hui, la profession recherche des pilotes à la fois performants et conscients de leurs responsabilités envers la planète.
Le cockpit n’a jamais cessé de faire rêver, mais il exige désormais bien plus qu’un brevet. À ceux qui relèvent le défi, l’avenir promet des décollages vers l’inattendu, au cœur d’une aviation en pleine mutation.

